Photo partie, photo de parti, parti du parti…
J’ai eu quelques remarques sur la disparition de la photo de François Bayrou en tête de ce blog. Je voudrais m’en expliquer en faisant un peu d’introspection. C’est l’été, un long week-end, il fait chaud…. J’ai des circonstances atténuantes !
Je me suis engagé en politique en 2004, de retour de deux ans d’expatriation en République Tchèque, ex-pays communiste, qui luttait avec force pour s’en sortir. J’ai retrouvé une France avachie, immobile dans ses certitudes, sa richesse et son lent mais inexorable déclin. Cette analyse beaucoup la partagent et à un moment on se dit « qu’est-ce que je fais, moi, pour éviter ça ? ». Ca peut paraître prétentieux, mais j’ai eu le sentiment qu’un engagement politique était un réponse possible.
J’ai rejoint le parti qui était le plus proche de mes valeurs : humanisme, libéralisme et « europhilie ». Il s’appelait en 2004 l’UDF. Un certain François Bayrou avait eu le courage de le sauver d’une mort certaine dans le cadre d’une fusion avec le RPR dans un ensemble supposé plus vaste, appelé l’UMP. L’histoire a montré que Bayrou avait raison puisque les scores électoraux de l’UMP se sont bien vite réduits à ceux de l’ancien RPR, la branche « libérale, humaniste et europhile » ayant disparue.
Le premier « combat » a été les cantonales de Colombes nord-ouest de 2004, où se présentait Michel Mome, que j’ai aidé à la mesure de mes moyens et qui est devenu un ami. Michel est l’indéfectible président de la section UDF puis MODEM de Colombes.
Nous avons vécu ensemble, et avec bon nombre d’amis fidèles, quelles que soient leurs idées et leurs évolutions, les grandes heures de la présidentielles de 2007 (et les 18.6 % de Bayrou), de la législative à laquelle j’étais candidat (10.6 % malgré un candidat folklorique qui arborait le même logo !), puis les municipales à Colombes, grand moment d’action politique et de convivialité, même si le résultat a été décevant (8.7 %).
Durant ces huit années, j’ai rencontré des personnes fantastiques, vécu des moments inoubliables et participé à la vie d’un parti politique fait de liberté, de démocratie interne et aussi de combats fratricides et de réconciliations autour de valeurs communes.
J’ai beaucoup regretté que Bayrou ne prenne pas parti au second tour de 2007. Trop en tous cas pour lui reprocher de le faire en 2012, d’autant que l’étroitesse du score final peut laisser penser que François Hollande lui doit son élection.
Mais la création du « centre pour la France », passée totalement inaperçue, sans aucune consultation ni de la base militante ni de la hiérarchie du parti, m’a fait douter. Etions-nous une secte dirigée par un Gourou tutélaire et omniscient ?
Les investitures pour les législatives ont confirmé ce doute. Après avoir désigné formellement ma collègue Blanche Mühlmann, maire-adjoint d’Asnières, qui a tout donné pour le Modem depuis des années, un oukase du siège parisien du Modem (centre pour la France ?) l’a, à quelques minutes de l’heure limite de dépôt des candidatures, obligé à renoncer. Bayrou préférant finalement investir Rama Yade, qui a soutenu Sarkozy et a déclaré, y compris au Conseil municipal de Colombes « Bayrou n’est pas mon ami ». S’il s’agit de recomposer le centre, j’en suis ravi, mais je crains que Bayrou et sa Cour n’aient été victime du mirage médiatique qui entoure la belle Franco-Sénégalaise, chouchou du Président sortant. Rien en tous cas qui ne justifie qu’on crucifie des militants historiques, sans même qu’ils puissent émettre un avis.
Je considère que les idées qui m’ont fait adhérer à un parti et dépenser beaucoup d’énergie pendant ces huit années, ne sont plus représentées par un Centre pour la France qui ne sert que les ambitions ( ?) personnelles de son fondateur, lesquelles se résument d’ailleurs à un mot : « survivre ».
Après avoir sacrifié ses députés en 2007 et donc ouvert la porte à la création du Nouveau Centre ; Bayrou sacrifie son parti en 2012. Nos valeurs, notre engagement, nos votes, valent mieux que cela.
Chacun jugera en son âme et conscience de ce qu’il convient de faire le 10 juin.
Je soutiens sans réserve mes amis Karim Yahiaoui et Guénola de la Seglière dans la première circonscription (cantons nord-est et nord-ouest de Colombes). http://blogs.lesinrocks.com/karim-yahiaoui/
Personnellement, mon combat sera celui de l’élection municipale de 2014. Indépendant, en défense des intérêts locaux, trop souvent sacrifiés sur l’autel de la politique nationale, fort d’un bilan respectable au Conseil municipal, ou nous ne sommes pas si nombreux à travailler avec régularité, je défendrai, quelle que soit la configuration, l’humanisme, le libéralisme et l’Europe !