station debout sur le quai de la gare
C'est un peu la question que se pose les "usagers" (je ne dis pas "clients" ; "assujettis" seraient plus exact !) de la ligne Saint Lazare - Ermont Eaubonne : pas une journée sans qu'aux heures de pointes au moins un train par heure soit annulé... avec un "pompon" ce matin, allez, trois trains entre 7h30 et 9h00 ? Bon, j'avoue, je ne suis pas resté à les compter : après avoir dû laisser partir celui qui est passé vers 7h45 bondé et après avoir assisté passivement à la transformation des affichages de "retardé" (qui ? le train ou nous ?) en "annulé" pour les "express" de 7h56, 8h06, 8h16... j'ai eu "la chance" de me faire emmener au bureau en voiture... et ô surprise, même à cette heure -que je pensais complètement congestionnée - on a mis moins de temps qu'en transport en commun "un jour normal". Ca fait quand même réfléchir...
Une demi-heure de retard (et je suis optimiste) pour 10.000 personnes, ça fait, si je compte bien 300.000 minutes, soit 5.000 heures, ou encore 143 semaines ... soit TROIS ANNEES DE TRAVAIL d'une personne, parties en fumée par négligence (tiens, ça me fait penser qu'on sait même pas la raison de toute cette pagaille !)
Résumons : le prix des logements chasse les gens "normaux" de plus en plus loin de leur lieu de travail (l'hypothèse dans laquelle les entreprises, elles même chassées des centres villes, se relocalisent en banlieue ne change rien au tableau : vous avez déjà essayé Colombes - Plaisir en transports en commun ?) ; l'égoïsme parisien qui a consisté à réduire l'espace de circulation des voitures, le coût de l'essence et surtout la prise de conscience de l'impératif écologique nous pousse à utiliser les transports en commun... mais ceux-ci se dégradent au rythme du sous-investissement dans les réseaux de banlieue et de l'indifférence de la SNCF au sort des voyageurs... Finalement le vieux slogan de mettre les villes à la campagne....
Au delà de l'anecdote version "coup de gueule" qui ne sert à rien mais qui fait du bien, on touche du doigt l'un des problème majeur de Colombes : le développement d'une ville de 85.000 habitants en périphérie de Paris passe nécessairement par une connexion dense et fiable avec la métropole. Le tram T2 n'est qu'une réponse partielle. Bienvenue, certes, mais lacunaire : il faut se battre pour que :
1- les transports existants fonctionnent mieux. Je trouve symbolique que les gares de Colombes entament (?) leur rénovation plusieurs années après celle d'Asnières. Sommes-nous moins actifs auprès de la SNCF ? Ne pourrait on pas améliorer la desserte de Colombes en faisant s'arrêter à la gare centrale certains trains directs qu'on voit passer à moitié vide et à grande vitesse ? Comparez la desserte d'Asnières et celle de Colombes ! La différence qui change tout est-elle uniquement le fruit de la géographie ? Quelle pression exerce-t-on pour améliorer la régularité du service ?
2- l'interconnexion entre le terminus du T2 au Pont de Bezons et le prolongement de la ligne 13 au Luth, desserve les quartiers nord de Colombes et le stade Yves du Manoir. Sans cela, pas de vrai développement à Colombes : pas de facilité d'accès à l'emploi, pas d'appréciation du foncier, pas d'installation d'entreprises... et pas de grand stade, puisque, la période électorale passée, les décideurs se rendent compte que pour développer un grand équipement il faut qu'il soit relié au réseau de transport en commun, mais que la gare du stade ne permet que le passage de 14.000 passagers/ heure... mais ceci est une autre histoire, n'est-ce pas ?