Les petits toits de Charles de Gaulle

Publié le par laurent TRUPIN

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Le 27 décembre dernier, Michel MOME et moi avons rencontré l’association « les petits toits » (http://pageperso.aol.fr/lespetitstoits/) , qui regroupe des propriétaires du « petit Colombes » inquiets de l’avenir de leur quartier dans le cadre du réaménagement du boulevard Charles de Gaulle.

J’en retire quatre points :

1-      Indépendamment des opinions politiques de chacun, l’inquiétude des membres de l’association est réelle : en décembre 2001 le Conseil municipal a classé  leur quartier en « zone d’étude », ce qui n’emporte pas de conséquence juridique mais signale qu’un projet d’aménagement du quartier pourrait voir le jour et facilite la préemption par la collectivité. Cette situation qui dure plus que nécessaire (faut-il vraiment 7 ans pour se prononcer ?) est préjudiciable aux propriétaires qui veulent vendre, car l’incertitude sur l’avenir fait fuir les potentiels acquéreurs ou leur donne des arguments pour demander un rabais. Le conseil municipal qui la vote devrait limiter dans le temps (par exemple à 2ans, renouvelables) cette classification de « zone d’étude ». CE vote devrait être précédé d'une consultation claire de la population concernée et le périmètre concerné devrait être très précis et intangible !

2-       Le périmètre est inclus dans l’une des deux zones de Colombes dans lesquelles les propriétaires peuvent bénéficier d’une aide de l’OPAH pour la rénovation de leur logement. Cette initiative est intéressante, mais outre son montant relativement réduit (quelques milliers d’euros par foyer), elle est soumise à conditions de ressource, ce qui fait qu’elle n’a pas l’effet attendu sur l’amélioration du quartier. Je pense que dans le cadre de projet d’urbanismes importants, on pourrait travailler à «solvabiliser » des propriétaires qui souhaitent rénover mais n’entre pas strictement dans les critères de prêts des banquiers, à l’image de ce qui se fait sous forme de « plan de sauvegarde » dans une copropriété.

3-      La qualification en ZAC (zone d’aménagement concerté) peut être l’aboutissement logique d’une « zone d’étude » lorsqu’un projet d’urbanisme émerge.  Mais il faut s'interroger sur la "zacomania" : c'est une procédure contraignante qui doit rester extraordinaire : elle permet de sortir des règles d'urbanisme définies par le Plan d'Occupation des Sols (POS) notamment pour construire plus haut et plus dense. Pourquoi s'affranchir des règles communes et concertées ? De même, le recours systématique aux évaluations des domaines pose question. En effet, il n’appartient pas à la collectivité de «surpayer » les logements qu’elle préempte, mais quelle est la pertinence d’une évaluation basée sur les transactions récentes, dans une « zone d’étude » dans laquelle, précisément, les prix se tassent mécaniquement ?

4-      Plus largement, force est de constater que l’aspect humain des projets immobilier de la ville de Colombes ne sont pas traités correctement : il faut d’une part avoir le courage de la vérité : les Colombiens ne sont pas des enfants, ils peuvent écouter et discuter un projet urbanistique sérieux ; il faut d’autre part savoir faire du « cousu main » pour des situations humaines qui le demande, notamment à l’égard des personnes les plus âgées, attachées à leur maison, ou des habitants les moins fortunés, qui n’ont pas de perspective facile de relogement à Colombes. Il faut au contraire "remettre l'Homme au coeur des préoccupations de l'urbanisme". Fini l'immobilier impersonnel, sans âme. Il faut des projets à vivre !

 

 

En conclusion, personne ne conteste que la partie du petit Colombes qui jouxte l’avenue Charles de Gaulle ait besoin d’un projet d’urbanisme, mais ceci ne se réduit pas à la juxtaposition d’opérations immobilières. Le quartier a besoin de perspectives claires, instruites par les services municipaux, débattues dans les commissions de travail du conseil municipal, discutées avec la population… et tranchée dans des délais raisonnables ! C’est ce que nous nous emploierons à faire à partir de mars prochain avec un Plan Local d'Urbanisme définissant les grandes orientations du Colombes de demain et les règles générales d'urbanisme. Cette démarche essentielle sera entamée avec l'ensemble de la population pour que les opérations ne se fassent pas "par surprise" !

 

En attendant je souhaite que la campagne électorale soit une bonne occasion aux Petits Toits et à ses frères des autres quartiers, de faire entendre leurs voix.  La liste « en avant Colombes » est à l’écoute !

Publié dans Ville de Colombes

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M
Ca c'est bien vrai ! Il faut demander leur avis au gens et mettre l'humain au coeur de l'urbanisme. C'est une simple question de bon sens.
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R
D'accord avec vous. Je pense que les programmes immobiliers lancés par l'actuelle municipalité semblent avoir oublié les Colombiens pour satisfaire l'apétit des pomoteurs et l'obsession de montrer du changement (à quel prix?).
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U
Un peu de concertation, c'est bien le moins que l'on peut attendre d'un maire ! On espère bien que vous saurez changer le mode de gouvernance actuel quelque peu préhistorique, monsieur Trupin !
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