Quand l'insertion devient lourde à porter
A une heure avancée de la nuit (délibération 43), le conseil municipal du 24 septembre a voté une subvention exceptionnelle à l’association « régie de quartier – la passerelle ».
Je pensais que cet octroi susciterait plus d’émoi. Heure tardive ? Absence de Mme Gouéta (qui laisse rarement passer ce genre de choses) ? Volonté de tous les groupes d’apparaître « sociaux » (on ne touche pas au tabou de l’insertion) ? Cette délibération a été votée à l’unanimité (vous voyez, moi non plus, le tabou…)
Et pourtant on est endroit de s’interroger.
Voila une association dont le président était jusqu’à il y a quelques mois l’actuel conseiller général du canton nord-ouest. Qui accumule 60.000 euros de déficits. Qui voit ses contrats avec l’OPAC soudainement non reconduits, le maire disant lui-même que les prestations de l’association devraient mieux répondre au marché en termes de délais et de qualité. Et qui va demander 20.000 € à l’Etat, autant au Conseil Général et autant à la ville (en plus des 10.000 euros de subventions de fonctionnement)… et signe « en contrepartie » une convention d’objectif avec la ville.
J’aurais aimé qu’on nous dise combien de personnes ont été / sont insérées par cette association ; quel est le coût moyen par insertion ; ce qui va changer dans la gestion de l’association pour éviter de nouvelles dérives ; ce qui va se passer si l’Etat et/ou le Conseil général refusent de verser la subvention exceptionnelle demandée ; quelles entreprises ou autres associations pourraient être évincées des contrats de l’OPAC si on les réserve à la Passerelle, si le conseil consultatif des associations créé le mois dernier avait été consulté sur cette subvention exceptionnelle qui indirectement prive d'autres associations du soutien de la ville…
Faute sans doute d’avoir posé les bonnes questions, ce débat n’a pas eu lieu.
Ma demande d’audit de la passerelle est restée lettre morte. Ce dispositif est pourtant prévu par la convention d’objectifs, distribuée en séance (c'est-à-dire que nous ne l’avions pas en commission).
20.000 euros ce n’est pourtant pas rien : on met une dizaine de jeunes en contrats aidés dans les collèges de la ville pour faire du soutien scolaire avec une telle somme, qui correspond à la contribution d’une dizaine de foyers Colombiens aux contributions directes de notre ville !