la popularité par les grèves

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Aucun train prévu entre la gare centrale de Colombes et Saint-Lazare de 9:00 h à 17 :00 h ! Rare dans l’histoire des « mouvements sociaux » dont nous sommes régulièrement les victimes. Encore plus rare : le baromètre économique de BVA, dont la livraison de novembre est sortie hier, nous apprend que 55 % des Français trouvent la grève « injustifiée ». C’est bien la preuve que les Français ne refusent pas les réformes. Preuve aussi que la fracture s’accentue entre ceux qui subissent et ceux qui « défendent leurs acquis » : il y a un an, lors des grèves de novembre 2006, les Français étaient 47 % à les trouver injustifiées… et en octobre 2005 ils n’étaient que 25 %.  Le nombre de Français « agacés » par ces mouvements a doublé en deux ans. On est loin de la situation de novembre 1995 !

Les syndicats jouent très gros dans cette affaire : une victoire des jusqu’au-boutistes tue les réformes, met les centrales syndicales qui ont envie de faire avancer les choses en porte-à-faux, et justifie l’inaction à venir du Gouvernement ou légitime un passage en force ; une défaite en rase campagne les marginalisent dans la vie sociale française, alors même que les réformes d’envergure nécessitent des syndicats forts et qu’il serait extrêmement dangereux d’avoir « la rue » comme seul contre-pouvoir au président de la République !

A l’inverse, le Gouvernement a peu à perdre à ce stade : l’opinion lui est favorable. Il donne l’impression d’agir sur les vrais problèmes (même si on parle de 400.000 cotisants dans des régimes déficitaires pour 21 millions d’actifs !). Si les choses s’enveniment,  il pourra se passer de la concertation. Si elles s’arrangent, il en tirera un bénéfice politique certain.

Et il en a bien besoin… En effet, la défiance populaire à l’égard des grèves masque mal l’impopularité croissante du gouvernement : après six mois d’exercice, le Premier ministre est, des quinze dernières années, celui dont la côte de confiance est la plus basse (à part Juppé en 95… justement !)

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source : TNS Sofres. En % des sondés  répondant faire « tout à fait confiance » et « plutôt confiance », au Premier ministre  pour résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement.

Au passage, on remarque que contrairement à l’opinion répandue, M. Fillon n’est-pas parti avec une côte de confiance démesurément élevée… mais ceci est une autre histoire !

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Une erreur s'est glissée dans votre graphique : pour mesurer l'eventuelle impopularite croissante du gouvernement, ce n'est pas la cote de Fillon qu il faut regarder… du moins pas seulement.
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