Le "taser" qui cache la forêt
Une fois de plus, Colombes fait la une de l’actualité sur un « fait divers » meurtrier qui donne une image extrêmement négative de notre ville.
Le décès d’un être humain, qu’il soit en situation régulière ou non, qu’il soit violent ou non, est un drame. Plus encore quand il survient à l’occasion d’un contrôle de police. Avant d’entrer dans la polémique, ayons une pensée pour l’homme, sa famille, ses proches.
Je laisserai l’Inspection générale des police enquêter et déterminer quelles ont été les conditions exactes du décès, mais quoi qu’il en soit, il faut s’interroger sur l’utilisation de ce fameux « taser », parfaitement inutile face à une kalachnikov et dangereux sur des citoyens désarmés (même ceux qui jouent du marteau !).
Mais l’essentiel est ailleurs :
- Il est dans la présence policière dans les zones « à risque ». Quel constat d’échec de cette « brigade de police de proximité »… dont l’intervention débouche sur la mort d’un homme ; à l’opposé même de ce que nous défendons comme police de proximité. Les mots ont un sens, il ne suffit pas d’une étiquette pour créer un véritable ilotage…
- Il est dans le fait que le « différend » à l’origine de l’intervention de la police portait sur le logement : la personne décédée refusant semble-t-il de libérer le logement qui lui était prêté. On touche donc du doigt de manière dramatique les terribles conséquences de la pénurie de logements
- Il est dans les conditions de régularisations de populations immigrées depuis longtemps sur le territoire national (7 ans pour la victime) et dont la marginalisation est accentuée par leur irrégularité. L’homme aurait-il réagi aussi violemment s’il n’avait pas été sous le coup d’une mesure de reconduite à la frontière depuis six ans ?
Politique de l’immigration, politique du logement, politique de sécurité publique. Voilà trois « vrais » sujets qui me viennent à l’esprit face à ce drame. La question de l’utilisation du « taser » va faire couler beaucoup d’encre. Elle n’est que l’accessoire….