La discussion budgétaire. beaucoup de mots mais pas pour rien.
On pourrait croire que dans une discussion aussi « fondatrice » que celle du budget, l’opposition s’oppose et la majorité vote pour le budget.
Ça serait méconnaître la démocratie version Colombes !
En effet –et je m’en félicite – la parole est de plus en plus libre au sein de la majorité municipale et le vote aussi.
Ainsi, au-delà des flots de gentillesses à l’égard de la qualité du budget 2010 exprimés par les différentes composantes de la majorité, les interventions se sont faites l’écho de réelles divergences d’opinion : le débat en « bureau municipal » (regroupement des conseillers de la majorité) a du être vif !
Ainsi, le PCF n’a-t-il pas approuvé les hausses de taux d’imposition. M. Destrem a ainsi déclaré : « après le matraquage fiscal de la droite nous avions respecté nos engagements. Le scrutin qui vient d’avoir lieu (ndr : les élections régionales) a vu une abstention massive au 1er tour aux Grèves. Il faut entendre l’appel de la population. Nous sommes dans la majorité municipale sur la base des engagements pris. Nous voulons rester nous même ». On pourrait analyser chaque phrase de cet extrait. La plus importante me semble être celle des « engagements pris ». L’engagement ayant été pris de baisser les impôts sur la mandature, on peut jouer sur les mots et penser que cette hausse est temporaire, mais que d’ici 2014 la baisse va s’enclencher de nouveau… si le PCF pensent réellement cela, je me permets humblement de lui dire qu’il se trompe ! Fait il encore partie de la majorité municipale alors ?
M. Arcediano, ancien du PCF n’a, lui, pas d’hésitation. Au non du groupe « citoyens autrement » il a expliqué que ce budget, « dans un contexte de crise, marquait les priorités », notamment l’emploi public. (la dessus nous sommes d’accord !), le soutien aux associations et le plan pluriannuel des investissements. « il marque notre volonté de gérer autrement. La baisse de l’an dernier était une décision courageuse. Les +6 % permettront de faire beaucoup ». Bel exemple de dialectique : on fait l’inverse de l’an dernier, mais c’était bien l’an dernier et c’est bien aussi cette année…
L’UMP a multiplié les interventions (Mme Gouéta, M. Rainfray, Mme Yade, M. Bonici). La prime de la concision revenant à ce dernier, qui a posé quelques questions précises sur les attributions de subventions. Sans surprise, Mme Gouéta a défendu son bilan, vanté les mérites du Conseil général et parlé de la CODEVAM (en raison de cessions à l’euro symbolique qui la mettrait en faillite). M. Rainfray, sans plus de surprise, a parlé « sécurité », « logements » et s’est fait le défenseur du personnel municipal, s’attirant une réplique de mauvais goût du Maire (« à défaut d’être leader politique, vous êtes leader syndical »… bonjour l’ambiance). Mais force est de reconnaitre que les relations entre le maire et les syndicats d’employés municipaux se tendent ! Mme Yade a stigmatisé le caractère antisocial des hausses d’impôts et a essayé d’entraîner le maire sur une discussion sur le logement social et le stade Yves du Manoir, se faisant couper la parole au son de « dites des choses vraies »…
Finalement, le Premier adjoint (grand édificateur du budget) et le maire se sont réparti les rôles « en réponse ». Mais, curieusement, M. Lobry a plutôt endossé l’habit du « gentil » (« je comprends le PCF » « l’opposition s’oppose, nous faisions la même chose »…) tandis que Philippe Sarre a été plus agressif que jamais à l’égard de l’opposition, nous accusant de n’avoir fait aucune proposition, notamment dans le cadre du Plan Pluriannuel d’Investissements. C’est d’autant plus malvenu que de nombreux orateurs avaient souligné le côté positif de cette innovation… enfin… le masque tomberait-il ?