la tribune MoDem dans Mosaïque de septembre
Contrairement aux statistiques officielles, qui affichent une baisse de la délinquance de 30 % en six ans, la plupart des Colombiens ont le sentiment que l’insécurité progresse : racket devant les établissements scolaires, occupation de hall d’immeubles, vols à la tire… La sécurité n’est pas qu’un « enjeu électoral », c’est notre quotidien.
De nombreuses réunions ont eu lieu : Conseil local de prévention de la délinquance, présentation de l’audit sur la vidéo-surveillance, réunion avec les commerçants, présentation de la politique de sécurité de la ville aux conseils de quartiers…. Le diagnostic est posé. Il tient en six phrases :
1- Les moyens de la police nationale sont en baisse
2- La police municipale, même bien prise en main, n’a pas retrouvé ses effectifs de 2007
3- Colombes est une plaque tournante du trafic de drogue de la région parisienne.
4- La drogue se diffuse dans tous les quartiers à Colombes
5- Le phénomène de « bandes » se développe partout dans les grandes zones urbaines
6- Une partie des « auteurs de troubles de voisinage » ont eu le sentiment (à tort ou à raison) qu’avec le changement de municipalité, « la ville est à eux »
Face à ces constats, maintes fois exprimés au moins partiellement, que peut-on faire ?
Le Maire a beaucoup choqué avec des déclarations du genre « du trafic de drogue il y en avait avant moi, il y en aura après », « je ne suis qu’un petit maire de banlieue, impuissant contre les mafias du trafic de drogue » ou encore « ça me dépasse, ça nous dépasse ».
Il a à la fois raison et tort.
Il a raison car il serait irresponsable de faire croire à la population que le maire a le pouvoir d’éradiquer la drogue à Colombes. Ceci devrait être la priorité de la police nationale.
Mais il a tort de laisser croire qu’il baisse les bras. Le rôle du premier magistrat de la ville est d’assurer les libertés fondamentales dans sa commune. La sécurité, le respect de la propriété privée, la liberté d’aller et venir… en font partie.
Des réactions fortes, voire disproportionnées, apparaissent brutalement, comme cet été à la piscine : face à la « menace sur l’ordre public » que faisaient peser soixante ( ?) « jeunes », on a trouvé des policiers municipaux à mobiliser pour sécuriser les abords et on a demandé une pièce d’identité pour entrer à la piscine…. Ce n’est pas la réponse.
Nous proposons :
- Que la police municipale soit renforcée dans les quartiers sensibles : par une présence plus visible, on rassure les citoyens et on désorganise les trafics.
- Qu’une véritable police de proximité soit mise en place : les agents « du quartiers » connaissent les dealers et les fauteurs de trouble. Ils ont un rôle préventifs et de première alerte.
- Que les halls d’immeubles soient en permanence sécurisés, si besoin par appel à des sociétés de gardiennage. Ce n’est pas si coûteux que cela.
- Que les conseils de quartiers soient sollicités pour proposer d’autres idées concrètes : la participation quotidienne des habitants est indispensable.