Une semaine agitée
Il y a une semaine, j’écrivais contre la bipolarisation de la vie politique colombienne, sur l’espoir que représentaient ces élections pour faire travailler ensemble ceux qui veulent faire avancer leur ville…
Dimanche soir, les résultats sont tombés : nous n’avions pas convaincu les 10 % d’électeurs nécessaires pour se maintenir au second tour. Près de neuf votants sur dix choisissaient la simplification droite / gauche habituelle. Conséquence du manichéisme de la France sarkoziste ? Fruit d’une campagne trop sage de notre part ? Produit du matraquage médiatique qui a totalement négligé les autres listes ? Le temps de l’analyse détaillée viendra.
Dès dimanche soir les militants et sympathisants présents devaient répondre à une question : vaut-il mieux disparaître pour six ans ou chercher à peser sur la gestion de la ville pendant la prochaine mandature ? La réponse a été unanime : on ne fait pas de la politique pour être des ermites, qui regardent passer les trains dans la vallée et descendent de la montagne à chaque élection pour prêcher la bonne parole. Ce n’est ni sérieux ni crédible. Nous avons un projet pour Colombes, des idées, des valeurs ; nous voulons être acteurs de la politique colombienne.
Lundi matin, les deux chefs de listes en lice me faisaient savoir qu’ils souhaitaient me rencontrer, ce qui fut fait dans la journée même, dans un esprit ouvert et constructif. Ma ligne directrice était d’examiner d’abord les rapprochements possibles de programme, puis, dans un second temps, les moyens qui étaient mis à notre disposition pour en assurer la mise en œuvre.
Côté gauche, la réunion fut cordiale mais infructueuse : Philippe Sarre au nom de l’ensemble des composantes de sa liste, toutes présentes, a regretté notre score (sic) mais n’a pas souhaité rentrer dans l’examen des convergences possibles du programme, encore moins commencer à envisager de nous faire une place sur sa liste, tellement il est sûr de « gagner sans nous ».
Côté droit, des négociations, pas simples, se sont engagées et nous avons pu constater rapidement qu’un accord se dessinait sur le programme. Une proposition formelle nous a été faite par l’ump, et approuvée par les militants et sympathisants lundi soir.
Depuis lors nous menons une active campagne de proximité pour convaincre les électeurs.
De notre côté, il faut être clair :
- Nous n’avons pas pris notre carte à l’UMP et nous n’avons pas changé d’avis sur la politique du Gouvernement !
- Nous considérons comme responsable de participer à la gestion de la ville pour faire passer nos idées dans le concret, au bénéfice de tous les Colombiens. Nous serons en particulier très vigilants sur les moyens de rassembler les « deux villes » qui se dessinent plus que jamais à Colombes, grâce à un urbanisme humain, au soutien aux associations et à tout ce qui favorise la vraie mixité sociale, à commencer par des écoles, des transports et un habitat de qualité
- Nous formerons un groupe autonome au sein du Conseil municipal. Avec 9 élus, dont le Premier adjoint, deux adjoints et deux conseillers municipaux délégués, nous pèserons – de manière constructive bien sûr – sur les décisions de gestion quotidiennes et sur les grands projets qui vont transformer Colombes dans les années à venir : éco-quartier de la ZAC de la Marine, rénovation du stade, interconnexion Tram T1 et T2…
Il eut été plus reposant pour nous de nous retirer du scrutin en laissant nos électeurs sans consigne de vote. C’est ce qu’attendait la gauche. Je suis inquiet de voir qu’elle est enfermée dans ses archaïsmes de programme et d’hommes. Derrière une façade ouverte et dynamique, se cachent les années 70 du bon vieux programme commun de la gauche, avec ses travers et ses méthodes d’un autre âge, comme la pression sur certains de nos colistiers ou leurs familles. C’est désolant. Notre choix est difficile mais courageux. Je suis certain que vous serez nombreux à le comprendre et à le partager.
A lundi
PS : en interprétation de l’article L49 alinéa 2 du code électoral, les blogs et sites internet doivent être figés vendredi à minuit. Vos réactions ne pourront donc pas être publiées. J’ai fait le choix de la publication de toutes les réactions jusqu’ici, au risque d’ouvrir ces colonnes à beaucoup d’amis du PS que je salue au passage ;-). Je continuerai à appliquer cette idée de liberté de parole à partir de lundi. Bon dimanche !